La production de viande de veau est l'une des formes d'élevage les plus abusives. Les veaux laitiers mâles sont enlevés à leur mère quelques heures après la naissance, privés de nutriments essentiels et d'exercice, enfermés seuls et laissés à souffrir en isolement jusqu'à ce qu'ils soient envoyés à l'abattoir. Ces pratiques contraires à l'éthique visent toutes à permettre aux agriculteurs de profiter de la demande de viande tendre.
Au Canada, le Québec et l'Ontario sont les plus grands producteurs de veau car ils ont la majorité des fermes laitières au pays. Le Québec produit environ 220,000 veaux de boucherie par année et l'Ontario en produit environ 70,000 par année.
Les veaux mâles sont inutiles à l'industrie laitière car ils ne produisent pas de lait. Arrachés à leur mère à la naissance, ils sont soit tués, soit élevés pour la viande de veau. Les dépenses sont le principal facteur influant sur la décision des éleveurs d'euthanasier les veaux mâles peu après la naissance. Devoir décider si le coût de l'élevage des veaux jusqu'à l'âge minimum pour le transport l'emporte sur le prix payé pour les veaux.
Cinq pour cent des fermes laitières canadiennes euthanasient en moyenne 1/5e de leurs veaux mâles quelques heures après la naissance. Les méthodes d'euthanasie acceptées en vertu des codes de pratique du National Farm Animal Care Council (NFACC) ne sont pas toujours appliquées. Sept pour cent des producteurs laitiers canadiens ont déclaré avoir utilisé une force contondante pour tuer des veaux mâles. Des codes de pratiques du CNSAE pour le traitement des veaux de boucherie existent, mais ils sont entièrement volontaires. Le Canada se classe mal dans son traitement des veaux de boucherie par rapport à d'autres pays.
Un petit nombre de veaux mâles seront sauvés et utilisés pour la reproduction. Lorsqu'elles seront assez âgées, elles seront gardées dans des unités d'élevage et traites pour leur semence. Leur semence sera expédiée dans des pailles congelées aux fermes laitières pour être utilisée pour inséminer artificiellement les vaches laitières femelles.
Les veaux mâles sont achetés par les éleveurs de veaux dans les fermes laitières ou aux enchères lorsqu'ils ont 7 à 10 jours et pèsent environ 50 kg (110 lb). Dans les élevages de veaux, les veaux sont mis en cage dans de petits enclos ou des cabanes en plastique avec une zone clôturée qui leur laisse juste assez d'espace pour se tenir debout. Ces espaces confinés empêchent les veaux de marcher, courir et jouer, ce qui développerait leurs muscles. Ils sont également délibérément privés de nutriments essentiels. C'est tout pour garder leur viande tendre. Lorsqu'ils sont envoyés à l'abattoir, leurs corps sont souvent sous-développés et faibles, et certains peuvent à peine franchir la ligne d'abattage.
Les veaux de boucherie souffrent souvent d'arthrite douloureuse due à des mouvements limités, ainsi que de maladies respiratoires et d'otites qui sévissent dans les élevages industriels surpeuplés. Les veaux de boucherie sont également soumis à la procédure douloureuse de l'ébourgeonnage (empêchement de la croissance des cornes) ou de l'écornage. C'est la routine au Canada. La recherche montre que c'est douloureux et stressant. Parce qu'ils sont incapables d'interagir avec d'autres animaux, de faire de l'exercice, de se toiletter, de téter ou d'explorer, les veaux de boucherie peuvent développer des comportements répétitifs anormaux. Les veaux en détresse mordent souvent les barreaux de leurs caisses, deviennent léthargiques ou roulent la langue. Le fait d'être séparé de leur mère et sévèrement confiné déclenche cela. La diarrhée, résultant du régime alimentaire maternisé, provoque des éruptions cutanées et des brûlures. La diarrhée est la cause la plus fréquente de décès chez les jeunes veaux.
Après une vie aussi cruelle et démunie, les veaux qui survivent sont envoyés à l'abattoir alors qu'ils n'ont que 5 mois et souvent plus jeunes.
Références:
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